Pendant quatre mois, une classique excitation va animer la France du foot: y aura-t-il une ou des surprises dans les 23 pour la Coupe du Monde? 60 millions de réponse attendues.
Tout les quatres ans pour la Coupe du Monde, la même effervescences. Nous la mesurerons dans une poignées de semaines, lorsque Raymond Domenech lèvera le voile sur la sélection retenue pour affronter l'Espagne le 3 mars au stade de france. Elle sera totale jusqu'au compte-à-rebours, fin mai...
La question: y aura-t-il une surprise dans la liste des vingt-trois tricolores envoyés en Afrique du sud se refaire une image? On ne parle pas ici d'un retour d'Hatem Ben Arfa ou Samir Nasri ou de l'absence toujours envisageable d'une pointure genre Florent Malouda, Karim Benzema voire Franck Ribéry, si les circonstances (temps de jeu, blessures à moitié guéries) l'imposent au sélectionneur. On parle d'un vrai coup de frais, comme ceux dont on a pris l'habitude: Ribéry en 2006 ou Cissé en 2002 n'avaient jamais été convoqués avant d'intégrer le club au moment le plus crucial. Qui se souvient aussi que la présence de Thierry Henry dans la pré-liste des vingt-huit d'Aimé Jacquet au printemps 1998 n'allait de soi pour personne? Même si Domenech possède une logique de sélection assez marquée, il ne s'interdira rien. Pas son genre...
L'autobiographie récemment parue par Steve Savidan jette une lumière pleine sur ce phénomène que le grand public ne perçoit pas toujours, mais qui fait le sel de tous les vestiaires de France: la concurrence à tous les postes est beaucoup plus ouverte qu'on se l'imagine, au moins aux yeux des intéressés. Le valenciennois raconte qu'au moment de s'engager à Monaco, avant que son coeur le trahisse, il n'avait qu'un but: aller à la Coupe du Monde 2010. Et s'il entretenait cette ambition suprême au pays d'Henry, Anelka et Benzema, c'est parce que le sélectionneur avait pris le soin de préciser, dans le discours lançant le stage d'un banal France - Uruguay (0-0), que tout le monde était concerné par l'objectif de Mondial 2010. Tout le monde. En fixant Savidan droit dans les yeux.
L'actualité de janvier a déjà fait entrer ces enjeux sur scène de façon implicite. Comment, par exemple, ignorer le niveau actuel d'un Stéphane Ruffier? Sur ce qu'il montre actuellement, le gardien de Monaco a virtuellement déjà devancé des concurrents en qualité de "numéro quatre" derrière Lloris, Mandanda et Carrasso: Pelé bien sur (blessé), Douchez sûrement (méforme), Landreau peut être (la cicatrice de 2008 brûle encore). Qu'aucun des défenseurs titulaires à Bordeaux n'ait jamais été convoqué ressemble aussi à une inconguité sur laquelle les intéressés sont régulièrement interpellés. Ils risquent de l'être s'ils continuent d'avancer avec leur équipe. Le plus proche de la vérité internationale est peut-être Trémoulinas, dont le grand malheur est d'occuper le poste le plus bouché de France (Evra, Abidal, Clichy, Sissoko). Chalmé a fait observer récemment qu'il avait été doublé par un élément ne jouant pas de Coupe d'Européenne, et encore moins la Ligue des Champions (Fanni). Et si Planus est un joueur que connaît bien Domenech, il le faisait jouer en Espoirs, Ciani en a peut-être plus en main pour s'incrsuter à un poste où la France manque de grands talents. Depuis la Coupe d'Europe 2008, la défense française a perdu en route Thuram, Mexès et sûrement Boumsong...
Le débat sur une possible défagration dans la liste a surtout été placé très haut par Frédéric Antonetti. L'entraîneur rennais a loué, à raison selon nous, la classe, les promesses et la maturité de Yann Mvila, au point de lui prédire la Coupe du Monde 2010 en Afrique du sud. Mais si le rennais rejoint la France ce printemps, il aura à peine plus d'expérience que Rio Mavuba, lancé en 2004 avec vingt matches de L1 dans les pattes et une pression maximale. Mais qui sait? Le poste est en friche: chaque jour qui passe retarde la possibilité d'un retour de Patrick Vieira à un niveau de jeu et de solidité physique qui en feraient un atout indiscutable, et une très forte concurrence s'exerce à son poste. Toulalan et les deux diarra n'ont pas de soucis à se faire, et les candidats puissants et accélérateurs de jeu pullulent: outre Mvila, Sissoko a posé quelques jalons, Diaby fait partie du décor, un garçon comme Capoue est observé de près, Mavuba n'a renoncé à rien. Vieira a quelque chose qu'eux n'ont pas, rappelle Domenech à l'envi: l'expérience. Mais le sélectionneur lui-même pourrait avoir en tête celle qu'il a vécue en 2008 quand il avait fait le pari de retenir un vieira fragilisé et finalement inapte pour la Coupe d'Europe. L'expérience, en 1998, un tout jeune récupérateur de 22 ans n'en avait pas beaucoup au moment de délivrer une passe décisive en finale. Un certain Vieira Patrick. Cela n'a rien empêché.
Ven 29 Jan - 0:21
