Visiblement débarrassé de ses problèmes psychologiques, Jesus Navas s'envole à quelques semaines du grand voyage en Afrique du Sud.
"Le Tanguy du football espagnol", voilà le surnom que les observateurs du football espagnol ont longtemps donné à Jesus Navas. Ils pourraient avoir à en trouver un autre. Car l'ailier droit de 24 ans semble enfin débarrassé de ses problèmes psychologiques. Jusqu'à il y a un an, il était victime de crises d'angoisse lorsqu'il s'éloignait de son Andalousie natale et surtout de ses parents. Impossible de suivre les stages d'avant saison à l'étranger et d'honorer les convocations avec la sélection. Il les a longtemps refusées. "Jesus a travaillé avec des psychologues et avec sa famille en parlant beaucoup, nous explique Julien Escudé, partenaire de Navas à Seville. Il a gagné en âge et se sent plus en confiance. Cela fait une saison qu'il vient en stage avec nous l'été et ça va beaucoup mieux.".
Désormais, Jesus Navas honore les rassemblements avec l'Espagne. Contre la France, il pourrait connaître sa troisième cape. Remplaçant contre l'Argentine en novembre (2-1), il postule désormais à une place de titulaire à droite. Grâce à ses bonnes performances cette saison avec Seville (cinq buts, dix passes décisives toutes compétitions confondues) mais aussi grâce à un profil unique avec l'équipe espagnoles. Cazorla n'a pas convaincu, Iniesta préfère jouer à gauche tout comme Silva. "C'est vrai qu'un ailier pur de débordement rapide comme Jesus, c'est ce qu'il manquait dans le jeu espagnol, analyse Escudé. Del Bosque l'a trouvé et je pense que ça va permettre à l'équipe de gagner en équilibre.".
Les portes des grands clubs espagnols se sont elles aussi ouvertes. Le Real Madrid, en manque d'ailier cette saison, lui fait les yeux doux. Cette possibilité ravit notamment Sergio Ramos, avec qui il a grandi à Seville. "Si vous me demandez qui je préfère entre Jesus et Ribery, je répondrait Jesus. Même si Ribery est un grand joueur, je préfèrerais un Espagnol et d'autant plus un de mes amis.". Ramos - Navas, voilà peut-être le futur côté droit du Real. Et peut être de la sélection espagnole mercredi au Stade de France.